12 mars 2010
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Suite du procès médiatique contre l'Eglise. Chaque journal y va de son petit sondage d'opinion, "pour ou contre le célibat des prêtres?" et le lynchage se poursuit, déversant à longueur de doctes commentaires la haine du catholicisme.
Dernier épisode en date: on a trouvé un expert, un vrai, qui est d'accord avec Lémédia : Frédéric Lenoir.
Sur son statut d'expert, d'abord: il faut savoir que Frédéric Lenoir est un "expert" qui n'est pas fichu de savoir, par exemple, d'où vient le mot "protestant", expliquant le 16 juillet 2009 sur le plateau de C dans l'air que les protestants, ben ils s'appellent comme ça parce que c'est des mecs qui protestent. Bravo. Au passage, un sachet de fraises Tagada à celui qui me retrouve ce délicieux moment de télévision.
Interrogé sur Europe , il y est donc allé de toute son autorité pour expliquer que, "c'est un fait", il y a plus de pédophiles chez les catholiques que partout ailleurs. Des chiffres, des études? Ben non, puisque "c'est un fait".
Donc, des faits, en voici.
Un chercheur américain, Philip Jenkins, qui n'est pas catholique, s'est penché durant 20 ans sur le lien possible entre pédophilie et célibat consacré. Permettez-moi de citer sa conclusion, parue le 3 mars 2002 dans la Pittsburgh Post Gazette, et reprise le 11 mars par l'agence de presse Zenit, au plus fort de la tourmente américaine des scandales de pédophilie dans l'Eglise:
"Au début des années 1990, l'archidiocèse catholique de Chicago a réalisé une étude aussi courageuse qu'approfondie . L'enquête a examiné tous les prêtres qui avaient servi dans l'archidiocèse au cours des 40 dernières années, quelque 2.200 personnes, et a rouvert toutes les plaintes jamais déposées en interne contre ces hommes. Le critère appliqué n'était pas le fait que ces faits puissent être reconnus devant un tribunal, mais le simple fait selon lequel une telle accusation était probablement justifiée.
Avec un critère aussi bas, l'étude a révélé que près de 40 prêtres, environ 1,8 pour cent de l'ensemble, étaient probablement coupable de faute avec des mineurs à un moment donné dans leur carrière.[...] Et sur ces 2200 clercs, l'étude a révélé qu'un seul était pédophile (au sens psychiatrique du terme, NDLR)
[...]Mes travaux sur des cas au cours des 20 dernières années n’indiquent aucune preuve quelle qu’elle soit que les catholiques ou les autres clercs célibataires soient plus susceptibles d'être impliqués dans l'inconduite ou de mauvais traitements que les ministres de toute autre confession - ou même, que les non-clercs.[...]
Il ne s'agit pas pour moi de défendre les mauvais prêtres, ou une église pécheresse (je ne peux pas être considéré comme un apologiste catholique, puisque je ne suis même pas catholique). Mais je crains que la colère justifiée contre un petit nombre de cas horribles puisse se transformer en attaques mal ciblées contre les prêtres innocents.[...]"
D'autres faits:
-Selon une étude britannique, sur 60 cas d'abus par des ministres du culte, toutes confessions confondues, 25 sont le fait de prêtres catholiques, 35 deprotestants et d'anglicans (mariés) ;
-Selon les chiffres du Guardian, la proportion de pédophiles dans l'Eglise est rigoureusement la même que dans les autres milieux, mais quand ça se passe dans l'Eglise, les signalement fonctionnent bien mieux que dans le reste de la société;
-Le diocèse anglican de Melbourne, en Australie, a publié une étude prenant en compte une partie des cas de pédophilie par des prêtres anglicans (qui peuvent se marier) : 190 cas entre 1990 et 2008 sur la totalité des diocèses anglicans du pays.
-Allez lire cette étude, dénichée par Koztoujours, et intitulée "Sexual abuse in social context: Catholic Clergy and other professionnals". Là encore, des faits, des chiffres, du sérieux. Pas la péroraison d'un pseudo-spécialiste trop heureux d'avoir un micro sous le nez.
Dernier épisode en date: on a trouvé un expert, un vrai, qui est d'accord avec Lémédia : Frédéric Lenoir.
Sur son statut d'expert, d'abord: il faut savoir que Frédéric Lenoir est un "expert" qui n'est pas fichu de savoir, par exemple, d'où vient le mot "protestant", expliquant le 16 juillet 2009 sur le plateau de C dans l'air que les protestants, ben ils s'appellent comme ça parce que c'est des mecs qui protestent. Bravo. Au passage, un sachet de fraises Tagada à celui qui me retrouve ce délicieux moment de télévision.
Interrogé sur Europe , il y est donc allé de toute son autorité pour expliquer que, "c'est un fait", il y a plus de pédophiles chez les catholiques que partout ailleurs. Des chiffres, des études? Ben non, puisque "c'est un fait".
Donc, des faits, en voici.
Un chercheur américain, Philip Jenkins, qui n'est pas catholique, s'est penché durant 20 ans sur le lien possible entre pédophilie et célibat consacré. Permettez-moi de citer sa conclusion, parue le 3 mars 2002 dans la Pittsburgh Post Gazette, et reprise le 11 mars par l'agence de presse Zenit, au plus fort de la tourmente américaine des scandales de pédophilie dans l'Eglise:
"Au début des années 1990, l'archidiocèse catholique de Chicago a réalisé une étude aussi courageuse qu'approfondie . L'enquête a examiné tous les prêtres qui avaient servi dans l'archidiocèse au cours des 40 dernières années, quelque 2.200 personnes, et a rouvert toutes les plaintes jamais déposées en interne contre ces hommes. Le critère appliqué n'était pas le fait que ces faits puissent être reconnus devant un tribunal, mais le simple fait selon lequel une telle accusation était probablement justifiée.
Avec un critère aussi bas, l'étude a révélé que près de 40 prêtres, environ 1,8 pour cent de l'ensemble, étaient probablement coupable de faute avec des mineurs à un moment donné dans leur carrière.[...] Et sur ces 2200 clercs, l'étude a révélé qu'un seul était pédophile (au sens psychiatrique du terme, NDLR)
[...]Mes travaux sur des cas au cours des 20 dernières années n’indiquent aucune preuve quelle qu’elle soit que les catholiques ou les autres clercs célibataires soient plus susceptibles d'être impliqués dans l'inconduite ou de mauvais traitements que les ministres de toute autre confession - ou même, que les non-clercs.[...]
Il ne s'agit pas pour moi de défendre les mauvais prêtres, ou une église pécheresse (je ne peux pas être considéré comme un apologiste catholique, puisque je ne suis même pas catholique). Mais je crains que la colère justifiée contre un petit nombre de cas horribles puisse se transformer en attaques mal ciblées contre les prêtres innocents.[...]"
D'autres faits:
-Selon une étude britannique, sur 60 cas d'abus par des ministres du culte, toutes confessions confondues, 25 sont le fait de prêtres catholiques, 35 deprotestants et d'anglicans (mariés) ;
-Selon les chiffres du Guardian, la proportion de pédophiles dans l'Eglise est rigoureusement la même que dans les autres milieux, mais quand ça se passe dans l'Eglise, les signalement fonctionnent bien mieux que dans le reste de la société;
-Le diocèse anglican de Melbourne, en Australie, a publié une étude prenant en compte une partie des cas de pédophilie par des prêtres anglicans (qui peuvent se marier) : 190 cas entre 1990 et 2008 sur la totalité des diocèses anglicans du pays.
-Allez lire cette étude, dénichée par Koztoujours, et intitulée "Sexual abuse in social context: Catholic Clergy and other professionnals". Là encore, des faits, des chiffres, du sérieux. Pas la péroraison d'un pseudo-spécialiste trop heureux d'avoir un micro sous le nez.